Creative documentary, 2011. 10 min.
"How do we know what we know?" asks the journalist in the studio to the special correspondent in Turkey who couldn’t get into the conflict zone in Syria. The news report he put together is therefore made out of amateur footage.
Just a few years ago, one still heard it said that the media decided when a conflict started: it began the moment journalists arrived on the scene. The rapid growth in the amount of images shot by the protagonists themselves, in combination with their almost immediate broadcast, has modified this equation.
Images are the tools and weaponry of warfare. In itself this is not new, but what is undoubtedly new is the way their sources have multiplied. Now, then, is a propitious moment for examining the work of “classical” journalism, the kind that relies mostly on rarely contested reports from the field by war correspondents. The entire edifice around this media coverage already seems a little out of touch and may soon be left behind: special correspondents, TV crews, satellite trucks, hotels full of war correspondents, news flashes and breaking news, the news show’s dramatic jingle...
What is a “good” image of conflict? Where are they made and how will they be made tomorrow? Media production and dissemination create systems in which we are caught and to which we contribute more or less voluntarily. What we can try to describe are the details of these systems, sometimes benign in appearance, as an attempt to loosen their grip.

Credits
Written and directed by Emanuel Licha
Camera and editing: Emanuel Licha
Produced with the support of:
Conseil des arts et des lettres du Québec
Canada Council for the Arts
Documentaire de création, 2011. 10 min.
"How do we know what we know?" demande le journaliste en studio à l’envoyé spécial en Turquie qui n’a pas pu avoir accès à la zone de conflit en Syrie. Son reportage a donc été monté à partir d'images amateures.
Il y a quelques années à peine, on pouvait encore entendre dire que c’étaient les médias qui décidaient du début d’un conflit, à partir du moment où les journalistes se rendaient sur place. La multiplication des images tournées par les protagonistes eux-mêmes, couplées à leur diffusion quasi-instantanée, modifie cette équation.
Les images sont des outils et des armes pour la conduite des guerres. Ce n’est pas nouveau en soi, mais ce qui l’est sans doute davantage est la multiplication de leurs sources. C’est par conséquent un moment propice pour questionner le travail journalistique « classique », celui qui s’appuie notamment sur le témoignage rarement contesté des correspondants de guerre. Tout l’appareillage entourant cette couverture médiatique paraît déjà un peu dépassé et sera peut-être bientôt caduc : les envoyés spéciaux, les équipes de tournage, les camions satellite, les hôtels de guerre, les « flash info » et autres « breaking news », le jingle dramatique du téléjournal...
Qu’est-ce qu’une « bonne » image de conflit ? Où se fabriquent-elles et comment seront-elles construites demain ? La production et la diffusion médiatiques créent des dispositifs dans lesquels nous sommes pris, et auxquels nous contribuons plus ou moins volontairement. Ce sont les détails — parfois bénins en apparence — de ces dispositifs qu’on peut essayer de décrire, pour pouvoir les penser et peut-être tenter de s’en dégager.

Crédits
Scénario et réalisation: Emanuel Licha
Caméra et montage: Emanuel Licha
Produit avec le soutien de:
Conseil des arts et des lettres du Québec
Conseil des arts du Canada

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