Three-channel video installation, 2008. 3 x 3 min.
The CNEFG (Centre National d’Entraînement des Forces de Gendarmerie, based in Saint-Astier, France) has set up a urban environment for training the police force in urban guerilla tactics. This ambitious “stage set” is a highly significant example of a certain way of superimposing fiction on reality by imitating that reality as closely as possible: the Gendarmes are confronted with a real problem—urban violence—which they learn to deal within a fictional site.
R for Real blurs the lines between this fiction and reality. Police officers at the CNEFG play themselves (except for those who, during the performance, play the rioters) and the entire exercise is controlled, unlike a real riot that can get out of hand at any moment. And yet everything seems real—the façades of buildings, the cars set on fire, the objects that get thrown, the tear gas, the taunting of rioters, the police charges, the arrests. Except that, at a given moment, a signal announces the end, when it becomes clear that it was all a game.
R for Real is a video triptych presented as three consecutive projections viewed by the beholder one after another. The first sequence shows the site, based on slow shots of details of the buildings. Nothing indicates that this is just a set. In the second sequence, we see the same location but this time there is great agitation—an urban riot is underway, and a nervous camerawork shows the clashes between police and rioters. Everything seems very real. Then the third sequence reveals the whole arrangement: starting with mock rioters waiting to go into action, the camera zooms out to reveal the surrounding countryside and the limits of the urban stage set.
In the first and second sequences, we notice the discreet presence of a character dressed in a pink, short-sleeved shirt of the type worn on vacation. And we recognize the trademark of "War Tourist", a character created in 2004. The War Tourist travels the world to visit cities that have recently experienced war or disaster. He goes there once calm has returned, and he hires a guide to take him on a tour of the most heavily affected zones. The War Tourist is someone who gets a close look at destruction, chaos, and the suffering of others; he constantly seeks ever stronger sensations to quench his appetite for strong imagery, all the while wanting to remain safe. Thus he was inevitably attracted to the CNEFG, which provides a dose of strong imagery within the controlled environment of play and performance.

Credits
Written, directed, filmed and edited by Emanuel Licha
Production: ZEBRA 3 and POLLEN / artistes en résidence à Monflanquin
Installation vidéo 3 canaux, 2008. 3 x 3 min.
Le CNEFG (Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie, à Saint-Astier en Dordogne) a créé un décor urbain dressé en pleine campagne pour les besoins d'entraînement à la guerilla urbaine. Cette "scénographie" ambitieuse est un exemple très significatif de la superposition d'une certaine forme de fiction suivant le réel d'aussi près que possible. La gendarmerie est confrontée à un problème bien réel - les violences urbaines - et elle s'y prépare dans un lieu fictionnel. Le projet R for Real rend indistincte la limite entre cette fiction et la réalité.
Au CNEFG les gendarmes jouent leur propre rôle (sauf pour ceux qui, le temps du jeu, prennent le rôle des émeutiers), et tout le déroulement de l’exercice est totalement maîtrisé, contrairement à une émeute réelle qui peut déraper à tout moment. Pourtant tout y semble vrai : les façades d’immeubles, les voitures qui brûlent, les jets de projectiles, le gaz lacrymogène, les provocations des émeutiers, les charges des gendarmes, les arrestations… Sauf qu’à un moment donné, un signal annonce la fin, et il est clair que tout ça n’était qu’un jeu.
R for Real est un triptyque vidéo proposé dans un parcours de trois projections que le spectateur découvre successivement. La première séquence montre le site à partir de plans lents sur des détails de son architecture. Ici, aucun indice ne permet de comprendre qu’il s’agit d’un décor. Dans la deuxième séquence, on reconnaît le même lieu mais cette fois en proie à une grande agitation : une émeute urbaine est en cours et des images nerveuses montrent les affrontements entre gendarmes et émeutiers. Tout y semble très réel. Puis la troisième séquence révèle le dispositif : en partant d’images de faux émeutiers en attente de l’action, la caméra opère un zoom inversé permettant ainsi de révéler la campagne environnante et les limites de ce décor urbain.
Dans les première et deuxième séquences on remarquera la présence discrète d’un personnage vêtu d’une chemisette rose du type de celles que portent les vacanciers. On y reconnaîtra la marque de "War Tourist", ce personnage qui parcourt le monde pour visiter les villes ayant connu récemment une guerre ou une catastrophe. Il s’y rend une fois le calme revenu et il y engage un guide touristique pour effectuer une visite des zones les plus touchées. War Tourist est celui qui va voir de près la destruction, le chaos, et la douleur des autres, à la recherche de sensations toujours plus grandes pour apaiser sa soif d'images fortes, mais tout en voulant rester en sécurité. Le CNEFG qui lui propose ce lot d’images fortes, dans l’environnement contrôlé du jeu et de la mise en scène, ne pouvait que
Crédits
Scénario, réalisation, caméra et montage: Emanuel Licha
Production: ZEBRA 3 et POLLEN / artistes en résidence à Monflanquin

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